La route de le meilleur thé de Chine

L’origine du mot thé.

Le meilleur thé, te, tea, Cha, Chai de Chine ?

Le mot cha () est « Sinitique », ce qui signifie qu’il est commun à de nombreuses variétés du Chinois.

Plus spécifiquement, le mot "thé" a une origine complexe liée aux différentes routes du commerce et aux dialectes chinois. Son étymologie remonte au chinois, mais son adoption en Europe varie selon les régions et les échanges commerciaux.

Origine chinoise

Le mot chinois pour thé est . Il se prononce différemment selon les dialectes :

  • "chá" en mandarin ()
  • "tê" en minnan (dialecte du Fujian) et en dialecte de Canton

Propagation linguistique

Deux grandes voies commerciales ont influencé la transmission du mot dans le monde :

  1. Route terrestre (via la Route de la Soie) : "cha"
    • Les pays ayant adopté le mot depuis le mandarin (chá) sont ceux qui commerçaient avec la Chine par voie terrestre, comme :
      • Russe : чай (tchaï)
      • Arabe : شاي (shay)
      • Turc : çay (tchaï)
      • Persan : چای (chây)
  2. Route maritime (via les ports du Fujian) : "te"
    • Par les échanges maritimes menés par les Hollandais et les Portugais à partir des ports du sud-est de la Chine (notamment Amoy/Xiamen), le mot "tê" a été adopté en :
      • Français : thé
      • Anglais : tea
      • Italien :
      • Allemand : Tee
      • Néerlandais : thee

Les Portugais, qui ont été parmi les premiers Européens à commercer avec la Chine, ont cependant emprunté le mot "chá" par leur contact avec Macao.

Son histoire a commencé en Chine et il a fait son chemin à travers l’Asie centrale, devenant « chay » (چای) en persan. Il est certain selon une découverte récente, que grâce aux routes commerciales de la Soie, le thé a été échangé depuis plus de 2 000 ans. La forme cha s’est répandue au-delà de la Perse, devenant chay en ourdou, shay en arabe, et chay en russe, entre autres. Il a même fait son chemin vers l’Afrique subsaharienne, où il est devenu chai en swahili. Les termes japonais et coréens pour le thé sont également basés sur le cha chinois, bien que ces langues aient vraisemblablement adopté le mot avant même qu’il ne s’étende vers l’ouest en persan.

Mais cela n‘explique pas le mot « thé ». Le caractère chinois pour thé, , est prononcé différemment par différentes variétés de chinois, bien qu’il soit écrit de la même manière partout. Dans le mandarin moderne on prononce chá. Mais dans la variété chinoise min nan, parlée dans la province côtière du Fujian, le caractère se prononce té. Le mot clé ici est « côtier ».

La forme utilisée dans les langues des côtes chinoises a été répandue en Europe par les Hollandais, qui sont devenus les principaux commerçants de thé entre l’Europe et l’Asie au XVIIe siècles. Les principaux ports hollandais d’Asie de l’Est se trouvaient au Fujian et à Taïwan, les deux endroits où les gens utilisaient la prononciation té . L’importation massive de thé parla VOC en Europe a donné le te en occitan, thé en français, le Tee en allemand et le tea en anglais. Pourtant, les Hollandais n’étaient pas les premiers en Asie.

Cet honneur revient aux Portugais, qui à l’époque coloniale ont donné le nom Formosa à l’île de Taiwan. Et les Portugais ne négocièrent pas via Fujian mais via Macao, où la forme du mot est chá. C’est pourquoi, sur la carte le Portugal présente un point rose dans une mer de bleu.

Quelques langues ont un mot spécial pour parler du thé.

Ces langues se trouvent en général dans des endroits où le thé est indigène, ce qui a conduit les habitants à garder leur propre façon de s’y référer. En Birmanie, par exemple, les feuilles de thé s‘appellent lakphak.

La carte montre deux aires différentes de la mondialisation en action: D’un côté la propagation millénaire des biens et des idées vers l’ouest depuis la Chine ancienne, ensuite de l’autre côté l’influence vieille de 4 siècles de la culture asiatique sur les marins Européens de l’époque des explorations. 

Un mot de presque toutes les langues de la planète.

Références

  • Mair, Victor H. (1998). "The Sino-Tibetan Origin of the Chinese Word for Tea." (Sino-Platonic Papers, No. 86).
  • Benn, James A. (2015). Tea in China: A Religious and Cultural History. University of Hawaii Press.
  • Hobhouse, Henry (2005). Seeds of Change: Six Plants That Transformed Mankind. Counterpoint Press.

 

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